Je n’aurais pas dû (3)

L’amour, c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé. (Love Story, 1970)

Ayant perpétré des meurtres horribles, ils ont été condamnés à la prison pour le reste de leurs jours. Incapables de contrôler leur propre esprit, emportés par la haine, ils avaient commis les pires actes que l’on peut imaginer.

De l’intérieur de leur cellule, plusieurs de ces condamnés avouent qu’ils voudraient changer, mais qu’ils ne savent pas comment. « J’aimerais bien être capable de ne plus m’emporter pour un rien; mais je n’y arrive pas! »

Et la violence continue, même à l’intérieur des murs.

The Dhamma Brothers[1] est un documentaire sur la transformation personnelle. Lauréat de nombreux prix, le film nous fait suivre des détenus d’une prison de l’Alabama alors qu’ils entreprennent une démarche qui les aidera à trouver paix et liberté derrière les barreaux.

Le premier cours Vipassana y a eu lieu en 2002. Au vu des résultats surprenants dans le comportement de ces prisonniers-méditants, la direction de l’établissement décida de continuer d’offrir le cours, à raison de 2 fois par année.

Pour des raisons politiques, le programme avait été abandonné après le premier cours, et on avait même retiré aux détenus le droit à la méditation. Lorsque les cours reprirent, en 2006, les Dhamma Brothers ont avoué avoir continué de méditer en secret, seuls ou en groupes.

Pour l’instant, le film n’est pas en distribution libre (on peut par contre le louer en contenu vidéo sur internet). Écoutons quand même le Director of Treatment de la prison et quelques uns de ses détenus nous en parler.

Lorsque nous souhaitons apporter des changements à un comportement que nous n’aimons pas chez nous, que ce soit notre inclination à la colère, au stress, à la dépression ou à l’anxiété, nous tentons de découvrir, seuls ou avec de l’aide, la cause, l’origine de ces manifestations déplaisantes. En d’autres mots, nous tentons d’analyser notre conditionnement, avec l’espoir de modifier notre comportement; notre tendance à nous emporter, par exemple.

Comme il est possible de le deviner dans le documentaire, Vipassana propose une approche qui se situe tout à fait à l’opposé : modifier le comportement, afin d’affaiblir le conditionnement.

Par conséquent, durant les 100 heures de méditation qu’ils auront à effectuer lors de ces 10 jours, les détenus s’efforceront de maintenir l’équilibre de leur esprit, peu importe ce qui se manifeste à leur conscience, que ce soit physique ou mental.

Ainsi, en cultivant leur faculté d’équanimité, la haine qui les habitait va graduellement aller en s’affaiblissant et perdre l’emprise qu’elle avait sur leur esprit.

C’est le même processus pour tous ceux et celles qui utilisent cette technique.

À nos yeux d’Occidentaux, il s’agit, bien sûr, d’une approche contre-intuitive, incompréhensible même; approche qui donnera sans doute lieu à des discussions et à des arguments de toutes sortes. (Je n’y comprends rien, moi non plus.) C’est pourquoi je pense que la seule solution est de vérifier par soi-même. De tenter le coup. De plonger avec confiance.

Comme le dit un des détenus dans le documentaire, très sceptique : « Je ne croyais pas que ça pouvait fonctionner pour moi; mais ç’a fonctionné. »

[1] http://www.dhammabrothers.com

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