Le blog a maintenant un an et vingt-cinq articles.
J’ai pensé que c’était le moment opportun pour faire le point et revoir les motifs qui m’ont incité à écrire ces textes. Je veux partager ces réflexions.
Depuis longtemps, et sans doute comme beaucoup d’autres, je vivais avec cette impression sourde et omniprésente qu’il manquait quelque chose à ma vie, et ce, malgré tout ce qu’on peut souhaiter pour être heureux — la santé, une magnifique famille, une maison dans un quartier paisible, un emploi convenable, un bon réseau d’amis, et ainsi de suite. Et pourtant, toujours ce profond sentiment d’insatisfaction, de besoin non comblé (« Il doit y avoir plus que ça! »).
Malgré tout, je refusais d’écouter cette voix intérieure, ces réflexions qui se manifestent lorsque nous traversons des périodes de remise en question, et qui apportent une forme de soulagement, nous permettant de continuer à vivre avec une certaine paix, un certain bonheur. Cette voix qui dit: « C’est comme ça, la vie. Il faut l’accepter! »
Que ce soit mes propres réflexions ou les sages proverbes que je pouvais lire à l’occasion, je voyais ces belles paroles comme autant de bouées auxquelles nous nous accrochons pour éviter de déprimer, mais qui n’ont aucun effet réel et durable.
Et je continuais de chercher.
C’est par mon fils que j’ai appris l’existence de Vipassana, et je lui en suis très reconnaissant. Sur le site Web du centre d’où il arrivait, on y définit cette forme de méditation comme le fait d’apprendre à « voir les choses telles qu’elles sont réellement ».
Ayant beaucoup lu, réfléchi et participé à des séminaires sur l’épanouissement personnel, je me considérais comme une personne apte à voir les choses comme elles sont réellement, capable de porter un regard objectif sur moi-même, sur les gens et sur les événements.
D’autres sources y présentaient Vipassana comme un outil pour se défaire de cette certitude que nous entretenons sur notre capacité à voir les choses de manière objective, et que c’est justement cette manière de voir qui est à la source de toute souffrance. On disait également que cette forme de méditation était enseignée « en tant que remède universel à des maux universels ».
Mais était-ce indispensable d’entreprendre une aussi longue retraite pour « voir les choses telles qu’elles sont réellement »?
De quoi se méfier! Je n’y voyais pourtant aucune trace de croyance, religieuse ou autre. Aucun dogme à accepter. Aucun gourou. Nous devions découvrir et comprendre l’expérience humaine par soi-même, par expérience directe. Ça me plaisait, en même temps que ça m’intriguait.
De plus, on n’exigeait aucuns frais, ni pour le cours, ni pour l’hébergement, ni pour la nourriture, chacun étant libre de faire un don, selon ses moyens. Tout ce qu’on y proposait, c’est une technique concrète qu’on aurait le choix d’utiliser ou non, de retour à la maison.
J’ai donc décidé d’aller voir. (Ça fait déjà cinq ans.)
J’y ai découvert un outil dont l’utilisation quotidienne m’a permis d’affronter les difficultés des dernières années avec une sérénité que des amis ont avoué m’envier. En fait, certains m’ont dit ne pas comprendre comment j’avais fait pour « passer à travers » cette période. La réponse a été facile.
Je ne veux surtout pas laisser entendre que je suis capable maintenant de « voir les choses telles qu’elles sont réellement ». Je commence à peine à me rendre compte que j’interprète la réalité en fonction de mon intérêt personnel. Heureusement, je commence à m’attraper au vol.
Il s’agit d’une démarche de développement de soi, un cheminement qui est très long, soit, mais dont les bénéfices se font sentir dès le début.
Y a-t-il un lien entre le fait de « voir les choses telles qu’elles sont réellement » et le fait d’être plus heureux? Je ne sais pas, et je crois que ce n’est pas utile de spéculer là-dessus. Je suis par contre sûr qu’il est tout à fait possible de trouver une véritable paix, libre de toute contrariété, peu importe les circonstances de notre vie. J’en ai des preuves chaque jour.
Par ce blog, je souhaite communiquer mon expérience et ma compréhension de cette méditation, et j’espère que ces articles seront utiles et piqueront la curiosité de quelqu’un qui, à son tour, décidera « d’aller voir ».
Tu m’as déjà fait découvrir le forum de Landmark et là je suis presque convaincue que je dois aller faire l’expérience de Vipassana. Et tu es le meilleur papa au monde xxx
Merci pour « le meilleur papa au monde ». (Entre toi en moi, tu es la meilleure fille qu’un père voudrait avoir. Shhh!) Pour Vipassana, fais-toi ce cadeau.